Popristchine - fonctionnaire sans grade mais de grande ambition, rongé par un sentiment d'infériorité, par l'envie envers des collègues plus gradés au service de l'Etat - considère comme un privilège d'être chargé d'aiguiser, une fois par semaine, les plumes d'un supérieur dont il est secrètement amoureux de la fille. Dans les pages qui accueillent ses frustrations et ses rêves de gloire, se glissent les fantasmes de plus en plus absurdes qui l'habitent : des vaches qui achètent du thé, la correspondance entre deux petits chiens par laquelle il apprend que sa jeune bien-aimée va en épouser un autre. L'indignation et la rage impuissante le plongent définitivement dans la folie. Ayant complètement perdu la raison - Popristchine se prend désormais pour Ferdinand VIII, roi d'Espagne -, il est enfermé dans un asile, où il s'occupe des « affaires d'État » et s'interroge sur le sort de la Lune.