Dans un bric-à-brac, un homme découvre un étrange pied momifié. L'antiquaire lui assure qu'il appartenait à la princesse égyptienne Hermonthis, et que quiconque fera déshonneur à la relique connaîtra la colère de son père le pharaon. L'homme ignore les menaces du marchand et achète le pied pour l'utiliser comme coupe-papier.
La nuit venue, la princesse lui apparaît et se lamente d'avoir perdu son pied...
Il s'agit là du troisième récit égyptien de Théophile Gautier, fasciné par ce pays chargé d'Histoire. Cette nouvelle fantastique sera publiée dans le mensuel « Le Musée des familles », un des premiers périodiques illustrés du XIXe siècle.
Théophile Gautier (1811-1872) est destiné à une carrière de peintre, mais une rencontre décisive avec Victor Hugo lui donne un fort goût pour la littérature. Victor Hugo lui prêtera sa tendance au romantique, qu’il défendra par ailleurs dans la fameuse bataille d’Hernani, le 25 février 1830, contre le classicisme. En 1831, il participe au petit cénacle, cercle littéraire qui lui fait rencontrer Nerval. Il publie cette année là son premier conte fantastique « La Cafetière », genre qu’il utilisera aussi dans « Avatar » en 1856, et « Le Roman de la momie » en 1858. En 1852, il publie « Émaux et Camées », un recueil de vers qu’il continue de travailler jusqu’en 1872. Il lui vaudra l’admiration de Baudelaire qui lui dédie « Les Fleurs du Mal ».