Josef Švejk s'affirme à lui tout seul, comme le symbole de l'absurdité de la Première Guerre mondiale, et de toutes les guerres en général. Autrefois réformé pour idiotie et faiblesse d'esprit, Švejk est le type même de l'ingénu voltairien: honnête, naïf et incompétent, il révèle parfois une ruse dont on ne l'aurait pas soupçonné. À l'optimisme forcené de Švejk s'oppose la résignation désabusée des personnages qu'il rencontre, lesquels ne croient pas une seconde à l'utilité de la guerre ou à la possibilité qu'aurait l'Autriche-Hongrie et les autres empires centraux de la gagner. Cela donne lieu à de nombreuses scènes burlesques, comme par exemple lorsque Švejk se fait arrêter et emprisonner parce qu'il a publiquement manifesté son enthousiasme devant une affiche de mobilisation générale, son élan patriotique sincère ayant été pris pour de l'insolence.
Le Brave Soldat Švejk est considéré comme l'un des meilleurs récits satiriques de la littérature mondiale, aujourd'hui souvent comparé à Don Quichotte.