La conversion
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Dans les premiers siècles, la conversion était la condition de possibilité de la constitution et de la durée des communautés chrétiennes. Aussi le baptême, célébré uniquement à Pâques, le centre et le sommet de l'année liturgique, était il, pour les premières générations chrétiennes, le résultat d'un long cheminement d'environ trois années. De grandes figures de convertis sont restées célèbres : Irénée de Lyon, Justin de Naplouse, Ambroise de Milan, Paulin de Nole, Augustin d'Hippone...Nous ne les reprendrons pas toutes en l'espace de ce numéro de Connaissance des Pères de l'Eglise. Nous nous limiterons aux plus marquantes : à Jean Chrysostome que présentera Laurence Brottier et qui est né dans une famille chrétienne même s'il a été baptisé à l'age de dix-huit ans, à Paulin de Nole qu'envisagera Jean-Marc Vercruysse et qui s'est converti à une vie proche du monachisme à l'interieur même du christianisme, et à Augustin, exact contemporain de Paulin de Nole, qui a connu une conversion différente de ce dernier, mais qui a répondu à la demande que Paulin de Nole avait adressée à Alypius d'écrire ses Confessions, et dont nous étudierons précisément l'œuvre, dans la mesure où elle propose le paradigme même de la conversion, qui est à la fois épistrophe et metanoia. Cependant, dans l'Antiquité tardive, la conversion n'est pas seulement un phénomène individuel, elle a également une dimension sociale, qui a amené à la conversion de l'Empire que présente Hervé Huntzinger, en un article de synthèse et d'ouverture. C'est, en effet, l'Empire chrétien qui s'est développé, à la suite de l'édit de Milan, et où, cette fois, les motivations de la conversion demandent à être précisées, comme le souligne Augustin dans le De catechizandis rudibus.
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French