Qui, parmi nous, n'a pas fait, à un moment quelconque de son existence, l'expérience du mépris ? À partir de situations vécues et de témoignages confiés dans la force de leur vérité, cet essai propose des tableaux de la vie courante dans lesquels le langage révèle le pouvoir blessant du mépris. Mots ou expressions pris dans la banalité du quotidien : « gens de peu », « moins que rien » et autres « invisibles », ou phrases cinglantes que l'on n'a pas vu venir, sont autant de flèches décochées dans la sphère professionnelle, l'entourage social ou le huis clos familial. Pourquoi traiter d'un thème qui ravive souffrance ou colère ? Savoir que nous ne sommes pas seul à avoir éprouvé un sentiment d'humiliation, que nous risquons d'en faire l'expérience dans tout milieu, qu'il inflige une blessure dont le poison est lent à partir, c'est déjà le premier pas vers la prise de conscience pour s'en libérer. Il n'existe pas de réponse unique pour évacuer un tel sentiment, mais ce texte souhaite donner des mots pour partager des épisodes douloureux, en rire parfois, afin de puiser dans l'affront subi la force insoupçonnée de conjurer le mépris et en ressortir grandi.