Le bébé requin
ou le charme discret du parricide
Om bogen
Autobiographie, fiction et auto-fiction se mêlent inlassablement pour former ce roman atypique et original.
Autobiographique ? On pourrait le penser. En vérité, l’auteur est formel, pas la moindre relation !… Encore que… telle ou telle anecdote… À condition de faire dans la nichée un tri sévère, d’intervertir le gris et le rouquin, de débarbouiller le cheptel sans lésiner sur le shampooing, une chatte y retrouverait quelques-uns de ses petits… Pauvres minous, attendrissants de véracité, égarés, ballottés dans un monde embrouillé à plaisir ! Ces « limborigènes » (sous leur désinvolture, probables manipulateurs du guignol dans sa globalité), ces rejetons surdoués cannibalesques, ces éditeurs sans foi ni loi, ces traîtresses de femmes : pures fictions ? On veut encore l’espérer !
Un ouvrage à l'écriture unique et reconnaissable entre mille, Le bébé requin ne cessera de vous surprendre.
EXTRAIT
« Échec et mat ! »… Se relâchant dans son fauteuil imaginaire, Jean-Jacques soupira d’aise. Comme chaque fois qu’il jouait contre lui-même, la partie avait été rude, d’autant plus tonique. Désormais, il se sentait en mesure de faire face aux aspects les plus ingrats de la situation. Pour se le prouver, il émit un rot en adéquation parfaite avec le personnage embryonnaire qu’il pouvait maintenant réendosser dans des conditions psychologiques satisfaisantes.
L’orgue s’était arrêté sans qu’accaparé par le jeu, il y prît garde. Tendant l’oreille vers le souffle de sa mère, il eut un moment d’inquiétude : il avait cessé de l’entendre. Dégringolant de sa couche malcommode, il courut aussi vite que le lui permettaient ses courtes jambes vers le lit, qu’il escalada.
Paisiblement, elle dormait. Rassuré, attendri, il la contempla. Elle se superposait à l’image qu’il portait en lui. Bien jolie, nonobstant les traces de lassitude, de désenchantement qui avec des survivances de fraîcheur virginale se partageaient son visage.
À PROPOS DE L'AUTEUR
“Un texte, je le reprendrai, dans quelques mois, quelques années, quand il aura cessé d’être à vif, dès lors engourdi d’une anesthésie naturelle propice à la chirurgie. Et puis d’autres fois, d’autres fois, jusqu’au Jugement Dernier…”
Né il y a quelques lustres (sic) à Épinal (Vosges), Georges Richardot est établi à Vence (Alpes-Maritimes).