Les Carnets du Major Thompson
Om bogen
Combien de fois, à l'époque où j'écrivais Les Carnets du Major Thompson, n'ai-je pas vu apparaître dans mes songes Marmaduke ? Nos discussions étaient terribles. Souvent le Major, rouge et bleu, m'assenait de grands coups d'Encyclopaedia Britannica. J'essayais bien de riposter par un direct-Larousse ou un swing-Littré, mais le Major avait toujours le dernier mot. Finalement, le timbre de sa voix me réveillait : je devais me remettre au travail. Cette voix flegmatique, rocailleuse, métallique, forgée dans les sables de Mésopotamie et tout imbibée de whisky, Pierre Fresnoy la "restitue" ici de saisissante façon grâce à sa connaissance parfaite de l'anglais et, ce qui est plus rare encore, du français parlé par un Anglais. A cette voix britannique, répond une voix que Jean Nohain qualifierait de "bien française" et que connaissent tous les Français : celle de Robert Lamoureux qui, en dévoilant au Major les secrets de la France, offre avec Marmaduke le plus curieux contraste. Quant à Pauline Carton, elle ressemble comme une soeur à cette voyageuse mécontente que le Major rencontra un jour dans le train de Bordeaux, et que l'on peut sans doute rencontrer tous les jours dans tous les trains de France... -Pierre Daninos