Les Parchemins de la tour
Roman
Om bogen
Autour d’Edmond Beaucarne, le XIXe siècle redevient un style de vie.
Entraîné très jeune dans le tourbillon de la passion politique qui préparera la révolution et l’indépendance belges, Edmond Beaucarne découvre les hommes et leurs passions dans une confrontation qui attise sa pensée. La sagesse précoce ne le prépare cependant pas aux amours qui l’attendent. Un voyage à l’étranger en chaise de poste, un carnet intime rédigé dans la solitude, l’amitié platonique et les attraits ancillaires, la fonction publique, les amis de la capitale, la famille de nièces et de neveux toujours plus nombreuse… ne sont qu’étapes successives qui échelonnent le flot des jours et les questions qui surgissent.
Où se situe-t-on dans l’évolution des goûts et des idées lorsque l’action vous sollicite sans jamais vous convaincre ?
L’homme jeune de 1828, homme mûr en 1848, vieillard enfin lorsqu’il lâchera la plume, va-t-il recréer pour nous une subtilité d’ambiance devenue rare ? Une mentalité oubliée ?
Dès sa genèse, le livre est européen. Il concerne le double héritage des Lumières et du passé chrétien. Edmond est de tous les pays — non pas uniquement belge. Son témoignage nous restitue notre identité…
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- " (...) Nicole Verschoore est habile à capter une atmosphère familiale ou un esprit d'époque. Elle est indéniablement attachante quand elle parle des gens qui vivent, subissent ou évoluent au fil de cette Histoire qui est aussi la nôtre et faite des nôtres, plus individuelles mais porteuses d'une même mémoire." - Monique Verdussen, La Libre Belgique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Nicole VERSCHOORE, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres. Boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique et assistante à l’université de Gand, journaliste, elle publie régulièrement dans la Revue générale et la revue électronique www.bon-a-tirer.com. Parlant six langues et amoureuse des grandes capitales européennes, elle se veut citoyenne du monde et passe le meilleur de son temps à revoir et à sauvegarder la vérité du vécu.
EXTRAIT
Je venais de lire ces mots lorsque le hasard d’une conférence de presse me plaça à la gauche d’un homme de haute taille qui m’avait paru extrêmement intéressé par le sort des bois et campagnes appartenant aux communes encore rurales autour de la capitale. La réunion se tenait au château de la Hulpe. Les débats touchant à leur fin, mon voisin ferma son dossier. Lorsque je découvris son nom sur la couverture, je ne pus retenir une exclamation de surprise. Evrard, comte de Limbourg Stirum !
Il me jeta un regard interrogateur. Je souris en essayant de me faire oublier, mais dans le brouhaha qui suivit, il m’interrogea. Je lui parlai de la préface de mon oncle Edmond Beaucarne, et d’une lettre que j’avais trouvée, adressée à l’historien Thierry de Limbourg.
Mon interlocuteur se trompa de génération.
— Votre oncle ?
— Le grand-oncle de mon arrière-grand-mère, rectifiai-je.
La méprise l’amusa. De fil en aiguille, nos propos s’enchaînèrent. Le buffet, le parc du château, le déclin d’un jour d’automne ne suffirent pas à rattraper le temps même enthousiasme. Et la même folie : nous avions tous les deux vécu plusieurs existences, en 1807, en 1830…