Outrage dans la civilisation
La fin de l'ombre
Om bogen
À la recherche dell’inconscient perdu, ce bref écrit propose un commentaire dissonant et polémique d’un texte qui a fait le tour du monde grâce à facebook et aux journaux et qui est désormais un livre, Vous n'aurez pas ma haine (Fayard, 2016) traduit dans le monde entier. Un texte digital, global: un de ceux que l’on définit comme un texte qui impressionne, qui communique et se pose en exemple. Il s’agit de la déclaration de ce jeune français qui, au lendemain de la nuit qui l’a vu perdre (au cours d’un massacre sans distinction) son épouse bienaimée, a lancé dans le cyberespace une manifestation qui a constitué pour beaucoup un étendard du type particulier d’héroïsme que valorise notre civilisation.
Qu’arrive-t-il au sujet d’aujourd’hui écrasé et adulé par les pratiques du comportement correct et par la mort satisfaite de toute énigme?
Où nous porte l’esprit antitragique de notre temps qui a hâte de tirer sur l’ombre, cachant le mystère qui est à la racine de l’existence et niant notre impuissance face à la terribile ambiguïté du réel?
Où finit le désir de chacun, s’il est submergé et applati par les bons propos d’une pensée positive?
Quelles sont les caractéristiques fondantes de la nouvelle folie qui déglutit des réponses comme des médicaments et abolit la fascination érotique de toute recherche non saturée, infinie?
Haine et pardon – passés au crible de la science de l’inconscient et du texte freudien sur la Négation – deviennent des occasions pour comprendre pourquoi ce nouveau lien social, ayant chassé son symptôme, se soit trouvé outragé par la barbarie d’une cruelle maladie.