Dans l'Empire russe, le mot « âme » désignait les serfs mâles. C'est le nombre d'âmes qui déterminait la valeur d'une propriété ainsi que l'impôt foncier dont le propriétaire était redevable. Comme les recensements n'étaient effectués que tous les cinq ans, les serfs morts « vivaient » parfois des années dans les registres de l’État ; et les propriétaires payaient un impôt sur ces âmes mortes. Cette absurdité du système avait donné à des escrocs, dont fait partie Tchitchikov le héros du livre, l'idée d'une arnaque au crédit foncier.
Dans ce grand roman Gogol nous présente une magnifique galerie de portaits. Épopée comique, picaresque, virulente, souvent irrésistible, cette oeuvre est aussi une méditation sur la Russie, sur l'Homme, sur la mort.