Comme un conte de fées
Tietoa kirjasta
Extrait
| I
– Gwennola, tes cheveux sont le soleil lui-même !
En parlant ainsi, Yvonne de Rosmandour se penchait vers son amie et effleurait du doigt la chevelure blond foncé, aux chauds reflets d’or, que frôlaient quelques rayons de la brûlante lumière d’été, tamisée par le feuillage de vieux et magnifiques tilleuls.
Gwennola se mit à rire, sans lever les yeux et sans interrompre le mouvement de son aiguille.
– Heureusement qu’ils ne répandent pas autour d’eux la même chaleur ! Quelle température de feu !
– Nous aurons de l’orage, dit Yvonne en levant son petit nez retroussé. Mais pas avant ce soir, d’après Amaury.
– Oh ! si tu crois sans réserve aux prédictions d’Amaury ! répliqua gaiement Gwennola.
Elle venait d’achever le montage d’une petite manche et tournait vers Yvonne des yeux d’un bleu sombre, au regard profond et velouté. Des yeux admirables, qui auraient suffi à faire remarquer entre toutes Gwennola de Pendennek, même si elle n’avait pas possédé ce visage d’un pur ovale, ces traits délicats, ce teint d’une blancheur satinée que la chaleur nuançait en ce moment de rose.
– Oh ! sans réserve n’est pas le mot ! dit Yvonne avec un rire qui découvrait de fort jolies petites dents. Mais on croit volontiers ce que l’on désire, et je voudrais bien avoir le temps de finir mes plantations avant la pluie.
– Tu vas devenir une jardinière remarquable, Yvonne.
– Cela m’amuse beaucoup, et papa est très content de me donner des leçons. Mais notre potager et notre verger ne peuvent rivaliser avec les vôtres, pour la qualité des produits...|