Les pleurs du corbeau
Roman policier
Tietoa kirjasta
Aidé par sa relation avec les corbeaux, Samuel se lance dans une enquête des plus risquées.
« Il serait tellement rassurant de penser que les animaux sont bêtes ! »
« À force de solliciter l'animal, on ne s'en rapproche pas, on s'en éloigne. On le fabrique comme on veut qu'il soit. »
Depuis son enfance, Samuel est fasciné par les corbeaux et son imagination a pris l'habitude de s'envoler avec eux dans d'étranges rêveries. Aussi lorsqu'une voisine, Corinne D. est assassinée, il se sent irrémédiablement attiré par cette affaire au point d'éprouver d'insaisissables hallucinations.
Est-il le coupable involontaire de l'odieux crime ou un innocent qu'on accable du fait de son comportement avec les oiseaux ? Ceux-ci, capables de se rassembler pour célébrer la mort d'un des leurs, auraient-ils été témoins du meurtre commis au pied des arbres où ils nichent ? Par l'entremise de ces animaux dont il admire l'intelligence, le héros jette un regard ironique sur une certaine bêtise humaine. Au-delà d'une enquête policière, rigoureuse mais risquée pour lui, un mystérieux archet semble glisser sur les cordes multiples de la normalité.
Découvrez sans plus attendre ce roman fascinant aux côtés d'un garçon à l'étrange faculté. Une enquête policière dotée d'une critique sociale percutante.
EXTRAIT
Ah, les journalistes ! L'édition du 20 février avait titré en gros sur le corbeau. Plus d'un mois après le meurtre, nous voilà abreuvés de révélations, sensationnelles. Je souris, parce que je savais d'où elles venaient, leurs nouvelles. Ils s'étaient jetés dessus, comme une meute, reproduisant tous les mêmes informations avec quelques variantes. Forcément, ils ont tous récupéré la dépêche de l'Agence France Presse, elle-même écrite à partir de quelques tuyaux lâchés par un copain de leur correspondant dans la Police. Je souris, mais je suis agacé, scandalisé, même. Qu'ils aient parlé de la lettre anonyme, rien de plus normal. Mais pourquoi tout de suite le corbeau ? Tous ces ignares se copient l'un l'autre, trop contents de faire du sensationnel à moindres frais. Ils se répètent avec la certitude qu'ainsi leurs lecteurs réussiront à comprendre. Comme pour Bilou, le fameux tennisman. Il a suffi qu'un seul trouve cela plutôt rigolo, ce diminutif pour Bernard Louvier cent douzième au classement ATP, pour que tous les autres s'engouffrent. Oui Bilou, c'est superbe ! Oh la la la la, le Bilou ! Il est à deux points du match, Bilou ! Il faut avouer que Vas-y, fonce le Bilou, cela sonne mieux que Bernard Louvier va certainement marquer le point. Pareil dans leurs journaux, l'auteur de la lettre anonyme s'appellera définitivement le corbeau. Les gens sauront de quoi on parle. Ah, oui, le corbeau dans l'affaire de la petite Corinne. Autant dire l'assassin. Ça sonne bien. On pourra développer des titres du genre le corbeau a dit, le corbeau s'est-il trompé ? Le corbeau ! Pourquoi pas le renard ou la belette ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après Sciences Po Paris, une maîtrise de philo, puis un troisième cycle de gestion à Dauphine, Michel Dessaigne a travaillé au ministère de l'industrie, dans une société de services, et dans une banque d'affaires. Ayant fondé sa société d'études en matière de protection sociale, il a été res-ponsable associatif et professeur associé à l'Université de Strasbourg. Après Pèlerinage en eaux troubles voici son troisième roman.
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