L’imposture
Tietoa kirjasta
Lancé par le succès considérable de son tout premier roman, Sous le soleil de Satan paru en 1926, Georges Bernanos se jeta immédiatement dans l’écriture fiévreuse de L’imposture, son deuxième roman. Avec sa suite La joie, L’imposture devait à l’origine ne former qu’un seul livre intitulé Les Ténèbres, qui eût donné toute la mesure du génie romanesque de Bernanos. Séparé de son versant lumineux, L’imposture déroute puisque tout y semble pure noirceur : ténèbres de la foi, nuit des mensonges, imposture d’un prêtre qui lentement semble couler à pic dans le néant. Les personnages de ce roman paraissent tous êtres emprisonnés dans une cellule dont ils ne parviendront jamais à s’échapper. Un prêtre considéré comme un grand spécialiste de la vie mystique, Cénabre, prend conscience de ce qui va devenir une simple évidence, une fois le moment de stupeur glaciale passé : il a perdu la foi, peut-être même ne l’a-t-il jamais possédée et n’a-t-il fait que la singer. Nous pouvons même penser, à lire l’une des plus grandioses scènes jamais écrite de la littérature française qui décrit la fulgurante et douloureuse prise de conscience, par Cénabre, de son imposture, que la place laissée vide par Dieu a été remplie par son ennemi. L’imposture, comme les mystères du Moyen Âge, décrit le combat surnaturel que Dieu et le diable se livrent sur une scène invisible : l’âme d’un homme.