Maxime le confesseur
Tietoa kirjasta
EditorialEncore peu connu, mais redécouvert depuis un demi siècle et partiellement traduit dans le monde francophone, Maxime le Confesseur est, parmi les Pères, l’un des derniers (579÷580−662) mais des plus importants, qui a témoigné par sa vie et son martyre de l’authenticité de sa pensée. Même s’il n’a pas vécu dans les tout premiers siècles, il a été un confesseur de la foi, de la réalité des deux volontés, humaine et divine, dans l’unique personne du Christ, d’où son nom : Maxime le Confesseur. II a su réaliser la synthèse de la patristique antérieure, préparer la transition entre l’époque patristique et le Moyen Age en articulant philosophie et théologie et il a été la référence du Concile de Constantinople III de 680-681 quant à l’affirmation des deux volontés dans le Christ.
II serait difficile de reprendre, en l’espace d’un seul numéro de Connaissance d es Pères l’ensemble de son oeuvre. C’est pourquoi, nous avons retenu trois axes : son apport à la christologie, à l’anthropologie et à la liturgie. C’est, tout d’abord, Marie-Lucie Charpin-Ploix, auteur d’une thèse intitulée : Union et différence. Une lecture de la Mystagogie de Maxime le Confesseur, qui, non seulement présente la vie et l’oeuvre de Maxime, mais qui précise aussi l’originalité de sa christologie. Puis, Philippe Gabriel Renczes, spécialiste également de la pensée de Maxime et auteur de l’ouvrage : Agir de Dieu et liberté de l’homme , envisage son anthropologie à partir de cette question centrale qu’est la divinisation de l’être humain. Il montre, alors, comment Maxime reprend et développe cette affirmation bien connue de S. Irénée : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu », en ces termes dans les Ambigua ad Johannem 10 : « Dieu et l ’homme sont des exemples l’un pour l’autre : Dieu s’humanise à cause de son amour pour l’homme autant que l’homme […] accède, grâce à Dieu, à l’intelligence de l’inconnu dans la mesure où il a rendu visible par ses vertus ce Dieu qui, par nature, est invisible ». Enfin, Dom Gozier explique comment l a Mystagogie met en oeuvre ce double acquis de l’anthropologie et de la christologie pour faire ressortir comment il s’actualise dans la liturgie. Ces trois approches de l’œuvre de Maxime sont, en fait, trois manières d’aborder la divinisation : à partir de la christologie, de l’anthropologie et de la liturgie, les trois étant liées et même indissociables. Ainsi, comme le souligne Dom Gozier : « Noël ne sera pas seulement la fête de la naissance du Christ, ce sera aussi celle de la divinisation de l’humanité » (p. 38).
Nous comprenons donc que l’influence de Maxime le Confesseur ait été des plus importantes, par exemple, chez Eckhart et les mystiques rhénans quant à la naissance de Dieu dans l’âme. Cette influence a été rendue possible grâce à la traduction latine des œuvres de Maxime le Confesseur par Jean Scot Erigène au IXe siècle.
Marie-Anne VANNIE