Négropolitain
Outre-mère et adieu au père
Tietoa kirjasta
Roman d'initiation, de conquête de soi, malgré les déterminismes et les écueils de départ.
Négropolitain, roman sur l’outre-mère, mais aussi adieu au père. Roman d'initiation, de conquête de soi, malgré les déterminismes et les écueils de départ, ou, plutôt, grâce à eux ? Une trajectoire qui contraint le héros à résoudre un délicat problème : pas celui de devoir choisir entre être noir ou blanc (question posée dans sa cité), ni même de vivre en noir et blanc (question posée par ses parents), mais d’arriver à se construire juste métis, au prix d'innombrables contradictions et contre-indications à dépasser. En toile de fond, autant qu’en personnages secondaires, la Martinique, l’Irlande, l’Ile de France : triangulation culturelle et sentimentale qui met en perspective les îles matrices et forme un imaginaire géographique, où s'apprirent la diversité et la mobilité. Ne sommes-nous pas les uns et les autres, des îles perdues dans l’océan de l’incertitude qui cherchent à tisser des liens avec d’autres îles, en quête d’autres rivages ? L’histoire. C’est son dernier voyage en Irlande et celui-ci tourne au désastre: ses meilleurs amis, Liam et Tricia sont en pleine crise conjugale.
La solitude et la déshérence qui en découlent permettent à Joseph, la quarantaine, professeur en sciences sociales et ancienne gloire de la Boxe Française, de nouer avec Sabine, la belle interprète, une relation pleine de promesses… Ces quelques jours vont lui offrir l’occasion de revenir, par petites touches, sur son parcours singulier de métis d’origine antillaise, né et élevé en banlieue parisienne. De se réapproprier les tribulations d’une émigration inscrite dans la geste tumultueuse et brutale de la Martinique. Jusqu’à clarifier l’embrouillamini de sa famille et la clé de son origine. Jusqu’à comprendre, enfin, comment il n’est jamais devenu champion du monde. Pour en tirer une illustration réaliste - mais pas désespérée - de ce que l’on pourrait appeler, en référence respectueuse à Philip Roth… « le complexe du négropolitain »
Découvrez la trajectoire d'un homme confronté à un délicat problème : se construire métis, au prix d'innombrables contradictions et contre-indications à dépasser.
EXTRAIT
— Je suis désolé Joseph.
— Laisse tomber cousin, ça n’en vaut pas le coup.
— Je pensais que ton statut de champion t’aurait mis à l’abri de ce genre de connerie. Tu es connu et aimé ici, franchement je suis sur le cul.
Champion ou pas, ça avait pourtant fusé. Soudain, les mots railleurs avaient été criés. Ressentant leur cruauté, Bruno, hors de lui, allait répondre, quand je lui fis signe de se taire. En un rien de temps les grincheux agressifs avaient été discrètement évacués et la cérémonie avait repris son cours. Dans des moments comme celui-ci, ces moments où tout le monde se sent gêné : les organisateurs parce qu’ils se croient responsables, la majorité de l’assistance, car elle endosse la honte mal placée des offenseurs issus de son sein, en de tels moments, il arrive qu’on parvienne à noyer le poisson, en faisant mine de ne rien avoir entendu.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Costal est né en 1962 à Paris. Il débute sa vie professionnelle comme organisateur d évènements de jazz, éducateur en Maison d'Enfants et animateur de prévention. DESS en Sciences de l'Education en poche, il est tour à tour Directeur pédagogique et Formateur-Consultant en pratiques sociales. Depuis les années quatre-vingt-dix il réside en Haute-Normandie où il est aujourd'hui Responsable de Projets dans un grand organisme de formation. Négropolitain est son premier roman.