Cosa Nostra
L'entretien historique
Description of book
Le témoignage fascinant du célèbre juge de la lutte anti-mafia
On meurt généralement parce qu’on est seul, ou parce qu’on est entré dans un jeu trop grand. On meurt souvent parce qu’on ne dispose pas des alliances nécessaires, ou parce qu’on est privé de soutien. En Sicile, la mafia frappe les serviteurs de l'État que l'État ne parvient pas à protéger. Giovanni Falcone
Publié pour la première fois en 1991 et rapidement épuisé, cet entretien unique du juge Giovanni Falcone paraît quelques mois avant qu’il ne soit assassiné le 23 mai 1992. Témoignage exceptionnel de ce héros discret de l’Italie contemporaine, l’entretien constitue son testament spirituel.
Une réédition essentielle car Falcone fut le premier à déchiffrer les modes de fonctionnement, les valeurs, les finalités et les codes de langage de Cosa Nostra. Une remarquable et magistrale leçon de sémantique mafieuse : « La mafia système de pouvoir, articulation du pouvoir, métaphore du pouvoir, et pathologie du pouvoir. La mafia système économique, depuis toujours insérée dans les activités illicites particulièrement fructueuses et susceptibles d’une exploitation méthodique. La mafia qui devient État dans les terres où l’État est tragiquement absent. La mafia qui, dans ce monde-là, apparaît comme un modèle plein d’avenir…»
Découvrez le testament spirituel de Giovanni Falcone qui, encore aujourd'hui, nous en apprend beaucoup sur la Cosa Nostra !
EXTRAIT
N'adhère pas qui veut à Cosa Nostra. Cette université du crime exige d'abord que l'on soit valeureux, capable d'accomplir des actions violentes, et donc de tuer. Mais ce n'est pas le plus important. savoir tuer est une condition nécessaire mais non suffisante. Bien d'autres conditions doivent être remplies. Si l'on appartient déjà à un milieu mafieux, que l'on a des parents hommes d'honneur, on bénéficie d'un sérieux coup de pouce au départ. Le repenti Salvatore Contorno rappelle que, parmi les qualités requises, il est indispensable d'être de sexe masculin, et de n'avoir enfin aucun membre de sa famille dans la magistrature ou les forces de l'ordre…
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Il y a un livre que quiconque s'occupant de la lutte anti-mafia devrait relire au moins une fois par an. […] Un ouvrage qui ne fait pas son âge, tellement il est actuel et stimulant - Tano Grasso, président honoraire de la Fédération italienne de lutte contre l'extorsion
Lire ou relire l'entretien historique que Giovanni Falcone accorda à Marcelle Padovani, un an avant sa mort, permet de comprendre les raisons de leur acharnement à le détruire. - Denis Demonpion, Le Nouvel Obs
À PROPOS DES AUTEURS
Giovanni Falcone est né à Palerme (Sicile) en 1939. Il s’engage, en 1979, dans le pool anti-mafia de Palerme et travaille sous la direction de Rocco Chinnici. Au côtés de son ami, le juge Paolo Borsellino, il ouvre en 1986 le premier « maxi-procès » contre la mafia dont l’issue formalisera pour la première fois en Italie « l’existence de l’association de malfaiteurs de type mafieux ».
Marcelle Padovani est née en Corse. Licenciée en philosophie, diplômée de Sciences Po et docteur en sciences politiques, elle débute sa carrière de journaliste à l’Express, puis travaille au Nouvel Observateur et devient correspondante en Italie.