Cette journée de fin juillet avait été toute pareille aux autres. Aucun signe, aucun pressentiment n’avait annoncé une aventure.
Georges était rentré du cercle deux heures après minuit ; la partie de bridge s’était prolongée un peu plus qu’à l’ordinaire : un des joueurs perdait beaucoup, il avait demandé un tour supplémentaire. Les gagnants s’étaient fait prier, avaient allégué une grande fatigue. Mais le perdant avait insisté en se fâchant un peu, en rappelant des prolongations que lui-même avait accordées en d’autres circonstances.
— D’ailleurs, je vous reconduirai tous, j’ai ma voiture à la porte du cercle.
Ils n’eurent pas l’air d’être touchés de cet argument. Mais au fond, bien qu’ils fussent tous assez riches, ils n’étaient pas insensibles à l’économie d’un taxi, surtout au tarif de nuit.
La voiture monta d’abord jusqu’à l’avenue du Bois pour mettre Frédéric à sa porte. Puis elle revint à la place Malesherbes où Georges Gassy habitait un rez-de-chaussée.
Ses camarades ne le laissèrent pas partir avant qu’il se fût engagé solennellement à les retrouver le soir pour la partie quotidienne.