Publié en 1928, "Vieille Sicile" est un recueil de nouvelles écrites par le maître Luigi Pirandello.
On ne peut comprendre Pirandello qu'en se reportant à ses origines siciliennes. Les Siciliens de Pirandello ne sont pas moins impulsifs que ceux de "Cavalleria Rusticana" mais cette soudaineté qu'ils apportent dans l'action, ils l'apportent aussi dans la pensée. Ils pensent aussi vite qu'ils agissent, ils sentent aussi vite qu'ils pensent. On les voit passer instantanément du rire aux larmes, de la colère à la pitié et à l'attendrissement, de la fureur à l'ironie. Toutes les nouvelles rassemblées dans ce recueil témoignent de ce souci et de ce don. Elles dévoilent aussi une île hantée par les récits entendus dans son enfance à Agrigente, tout le paganisme foncier des fils de la Grande-Grèce, leur besoin d'union avec la nature, leur joie de vivre et de railler. Mais parler de régionalisme serait cependant une erreur. Si on trouve bien dans ces nouvelles, à travers la variété des images et du ton, la culture, les coutumes et la sensation charnelle de la "Vieille Sicile", on observe aussi la présence d'une nature immortelle qui n'épuise jamais ses réserves de vie, et la dramaturgie qui s'est édifiée à la suite s'ouvre à la partie divine du personnage et à la consolation spirituelle.