Ti-Soï portait d’un pas très doux la tête que le bourreau allait faire sauter.
Pourtant, il le voyait très bien, le bourreau, qui marchait tout seul derrière le crieur chargé d’annoncer, dans une trompe mugissante, les crimes et la condamnation de ce nommé Ti-Soï, pirate, rebelle et contrebandier : c’était un homme en souquenille rouge, aux belles jambes nues bien musclées, petit, mais fort, avec un gros cou, et qui appuyait sur son épaule un énorme sabre au large fer : et la poignée ronde de ce sabre était garnie de cordelettes vertes pour qu’elle fût mieux à la main.