La rose qui tue
Beskrivelse av boken
Lætitia et ses compagnes longeaient à ce moment l’orangerie. À travers les hautes vitres, on apercevait des lauriers-roses en caisses, des orangers, des grenadiers. À l’extrémité du parterre, une colonnade de marbre rose formait un hémicycle autour d’une statue de Diane. Le long des terrasses et de leurs escaliers se dressaient de grands buis taillés. Tout en haut, la forêt étendait sa masse sombre sur le ciel d’un bleu si pur. Elle descendait, en forme de croissant, atteignant presque le château. À droite de celui-ci, des bâtiments bas se distinguaient entre les arbres. C’étaient les garages, communs, logements des jardiniers, comme l’expliqua Lætitia aux deux sœurs. À gauche, dans la pointe de la forêt, un mur gris, de hautes cheminées de pierre apparaissaient parmi les mélèzes et les sapins.
Mahault et Gemma voyaient tout cela du haut de la dernière terrasse, tournant le dos à la forêt. Elles s’appuyaient à la balustrade de pierre pour contempler le château qui s’offrait tout entier à leurs regards, sur cette façade, et les jardins encadrés de ces noires futaies, de ces grands buis qui formaient un second plan harmonieux dans sa sévérité. Au fond, dominant de haut Brussols, des sommets s’étageaient, couverts de neige, par endroits étincelants sous les rayons obliques du soleil, un peu bas maintenant.