Après avoir dîné à Brantes, aux Deux Couronnes, les trois hommes s’apprêtaient à remonter dans leur automobile. Une petite bonne apparut tout à coup: Béville avait oublié son appareil photographique dans la salle à manger; elle le lui tendit sans un mot, et disparut.
—Pas causeuse, celle-là! fit-il.
—Ah! dit le valet du garage, c’est la Bretonne. Il n’y a que deux jours qu’elle est arrivée de son pays, et elle ne sait pas encore un mot de français.
—La Bretonne? demanda Béville.
—Comment, monsieur ne sait pas, dit le goujat avec un gros rire: dans les hôtels comme ici, les hôtels de petite ville, on fait toujours venir une Bretonne. C’est pour les voyageurs, en cas...
Les trois hommes avaient ri. L’automobile s’ébranla. Quelques secondes plus tard, elle était lancée dans la pleine campagne.
—Tu sens l’odeur qui vient, maintenant, la bonne odeur, dit Béville à son compagnon.
—Oui, répondit Bottiaux. C’est parce qu’il vient de pleuvoir, et la terre est encore chaude, et l’auto va très vite. Alors les parfums...