La guerre sainte de Muriel
Le récit d'une kamikaze occidentale
Tietoa kirjasta
La seule femme occidentale à avoir jamais commis un attentat suicide.
Cet ouvrage raconte l’histoire vraie de Muriel Degauque qui quitta Bruxelles à bord de sa Mercedes blanche pour aller se faire exploser à Bagdad. Une femme extraordinaire minée par un chagrin extraordinaire.
Chris de Stoop s’est entretenu avec les divers protagonistes et leurs proches, il a étudié les dossiers et a suivi les traces de Muriel jusqu’en Irak où il a retrouvé l’épave de la voiture piégée et mis un terme à son récit.
Une histoire qui lève le voile sur un phénomène inquiétant, alors que des centaines de jeunes Européens rejoignent au nom du djihad islamique la guerre en Syrie, en Irak ou en Afghanistan.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Chris De Stoop est journaliste. Il a pris un an de congé sans solde pour réaliser la présente enquête. Outre de nombreux articles et reportages, il est également l'auteur d'une étude sur la traite des femmes rédigée à l'intention de la Fondation Roi Baudouin.
EXTRAIT
« La paix soit avec toi, sœur », dit Muriel en s’avançant de derrière la tenture avec deux tasses de sang dans les mains. Elle sourit aux huit femmes assises sur le tapis, mais son salut de paix s’adressait surtout à Rebecca qui était venue non en patiente mais en amie. Rebecca était la petite fiancée africaine d’un ami wallon, Pascal, un converti aux yeux bleus et aux cheveux blonds qui lui avait tourné la tête et lui promettait le paradis.
C’était une vraie succession de malheurs dans la pièce : les récits des femmes commençaient systématiquement par un grand soupir pour se terminer par un inch’Allah résigné. Elles se plaignaient de toutes sortes de troubles et douleurs : maux de dos et maux de tête, stress et anxiété. D’avoir de mauvaises selles, des mains déformées ou la peau purulente. Ou de souffrir des nerfs et d’insomnie parce que leur mari ne leur parlait plus, que leurs fils traînaient dans la rue, qu’elles-mêmes ne quittaient plus la maison ou ne connaissaient personne ou ne parlaient pas la langue. Ou avaient le mal du pays.
La plupart des patientes s’adressaient à Muriel par son prénom islamique : Maryam. Celle-ci les écoutait avec compassion, leur posait quelques questions précises : âge, alimentation, maladies antérieures, médication, douleur. Avant de commencer le traitement, elle prononçait la bismillah: « Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. »
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