Brouillard à l'encre fraîche
Un roman surprenant
Description of book
Fécamp est mis sous cloche et coupé du reste du monde par une brume inquiétante...
Une brume inquiétante envahit la côte d'albâtre. Fécamp et ses environs se retrouvent brutalement coupés du monde extérieur, comme mis sous cloche durant des jours, des semaines et des mois. La municipalité ne sait plus comment endiguer l'exode et la violence d'une population affamée. L'armée intervient mais ne peut empêcher les révoltes, les pillages et même les assassinats de notables.
Jean-Mary, artiste peintre local, décide de fuir vers la Seine. En chemin il croisera des personnages surprenants puis une femme mystérieuse qui le ramènera au port.
La brume obsédante semble vouloir nettoyer cette portion de terre, lessiver l'âme de ses habitants confrontés aux grands choix. Est-ce leur part d'ombre qui se cache au milieu des gouttelettes assassines ?
A travers ce roman, découvrez comment les gouttelettes d'une brume obsédante fait ressortir la part d'ombre des habitants de Fécamp.
EXTRAIT
Il arriva à vive allure. À quelques mètres de la plage de galets, je pouvais maintenant me rendre compte qu’il ne s’agissait ni d’une vague géante ni d’un quelconque cyclone à l’horizontale. Haut d’une centaine de mètres, comme les falaises de craie, entonnoir géant ouvrant l’accès au port, il ressemblait à un mur obscur chargé de gouttelettes d’eau. Ce brouillard monstrueux s’approchait, oppressant, il touchait maintenant les escaliers de la digue. Je compris soudain mon erreur de ne pas avoir suivi le troupeau. Non seulement il me serait impossible de prendre la moindre photographie, mais ce nuage gigantesque qui s’apprêtait à recouvrir la ville me rendait soudain aveugle sous l’épaisseur de ses membres cotonneux qui me bandaient les yeux et enveloppaient mon corps de sa housse adipeuse et glaciale. M’agrippant à la statue de pierre, je me laissai dévorer par ce monstre humide et d’un coup, ne vis plus à un mètre de mes pieds. Je ne percevais absolument rien sinon le socle granitique et déformé de ma chère sculpture. Nous étions seuls sur la digue promenade, seuls dans le silence d’une nuit artificielle, engloutis à attendre la conclusion de ce cauchemar d’une fin d’après-midi estivale pas tout à fait comme les autres.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-François Rottier est depuis l'adolescence un passionné de l'écrit. D'abord travailleur social, son dernier métier sera d'occuper les fonctions de directeur des services municipaux de la ville de Fécamp sur le littoral normand.
Après toutes ces années au service d'une population attachante, il gardera en mémoire bon nombre de témoignages et d'anecdotes qui nourriront son imaginaire. En retraite depuis 2015, il se consacre presque exclusivement à l'écriture et poursuit sa dissection des êtres d'une plume acérée et tendre. Dans ses livres, les paysages marins contribuent pour beaucoup à l'étrangeté des situations et à la complexité des relations humaines, comme si les marées et les tempêtes successives se chargeaient d'organiser la vie de ses personnages.